`Nous croyons choisir sans contrainte, nous pensons sincèrement que notre liberté de conscience est un fait intangible …. Et pourtant, posons-nous la question de savoir quelle est la part de l’influence des autres, et des certitudes ambiantes dans nos choix ?
Je m’interroge à ce sujet, parce que je viens de tenter de lire un ouvrage de Garnier Malet intitulé “changez votre futur”. Le thème et surtout l’explication donnée m’interpellent. J’ai du mal à entrer dans le raisonnement et les explications de l’auteur tout en ressentant une forte interrogation positive. Comme l’auteur se présente comme scientifique, comme sur son site internet il propose une trentaine de pages d’équations mathématiques, comme je ne suis pas à même de les comprendre et comme je ne prends pas à priori pour vrai ce que je n”ai pas pu vérifier surtout lorsque cela se pare d’équations mathématiques, j’ai donc décidé de sous-traiter.
C’est ainsi que j’ai transmis au fils de l’un de mes amis, ingénieur et docteur en astrophysique, les pages démonstratives en lui demandant son avis.
Voici ce que fut sa réponse :
“J’y ai jeté un rapide coup d’oeil. Malgré l’apparence de sérieux due aux formules mathématiques, ça a l’air
farfelu. On peut bien sûr toujours se tromper, mais je pense qu’il n’y a pas grand chose à en retirer”.
Pourtant je me suis rappelé cette expérience américaine du professeur Asch en 1961 et rapportée par Bernard Werber dans son “encyclopédie du savoir relatif et absolu”. Le test consistait à demander lequel de deux segments de droites parallèles présentées était le plus grand. Le segment “A” mesurait 25 cm et le “B” 30 cm. Chaque personne testée était choisie dans une population d’étudiants ou de professeurs mais intégrée à six autres personnes qui en fait étaient des comparses, lesquels avaient pour mission d’influencer le jugement de la personne testée en affirmant que le segment “A” était le plus grand. Les résultats sont incroyables : 60% des personnes testées ont suivi immédiatement l’avis du groupe. Sur les 40% restant, après avoir été moqués par les comparses, 30% admettaient s’être trompés. Bref 9 personnes sur 10 finissaient par être totalement influencées. Mais pire ! Après avoir été mis au courant de la supercherie, il en restait 10% pour persister dans leur erreur. Quant aux autres ils trouvaient tous une justification pour excuser rationnellement d’avoir été l’objet d’une manipulation.
Nos certitudes, sont souvent celles produites par le milieu. C’est pour cela que toute découverte est difficile non seulement à admettre, mais aussi à être simplement examinée sans préjugé.
Je ne dis pas que Garnier Malet a raison : mon avis ne pourra être autorisé que lorsque j’aurai décrypté son livre qui en tout cas ne répond pas au conseil de Boileau dans “l’art poétique”, savoir : “ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire vous viennent aisément” ….
Je ne dis pas non plus qu’il a tort parce qu’un astrophysicien émet des doutes. Mais peut être les doutes sont-ils justifiés.
Et au delà de cette anecdote, l’important reste que nous devons nous interroger à chaque instant, dans tous les domaines, pour vérifier à quel point nous sommes prisonniers des certitudes ambiantes, et surtout, quel est notre degré de véritable liberté de conscience.
Si vous voulez en savoir plus sur Garnier Malet, voici l’adresse de son site
http://www.garnier-malet.com.
N’hésitez pas à me donner aussi votre avis. Merci.